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Sur les pas des premières civilisations européennes

Здравей! (Zdravei)


Camilo ici !


Le voyage en Flixbus est aussi inconfortable qu’on l’imagine ! Mais j’ai appris à dormir partout n’importe comment. Demandez à Yannick quand on a été sur le Canigou : mon moment le plus heureux fut de trouver un caillou pour oreiller le soir.


C’est une longue nuit, on démarre de Budapest, on traverse la totalité de la Serbie et on arrive à Sofia, Bulgarie. Je me rends compte, là, que j’emprunte un chemin vraiment pas touristique : à côté de moi un monsieur avec l’air sévère, avec lequel je me bataille silencieusement pour l’appui-bras du milieu. Je ne sais pas dire s’il part ou rentre chez lui, comme je ne saurais pas dire pour presque aucun des passagers. Ils sont pratiquement tous des locaux. Je compte peut-être 3 ou 4 backpackers (moi y compris). Je suis satisfait de mon choix de transport.

Cette fois on sort et on rentre dans l’Union Européen. Je me suis déjà prêté avant à ce rituel du passage de la douane. Limite imaginaire imposée par des conventions obsolètes. Cette fantaisie que les gens de l’autre coté d’une ligne inexistante sont différentes et qui alimente l’idée d’appartenir plus à ces mètres carrés plutôt qu’à d’autres. Je me rends compte des raisons économiques de ces contours mais je reste fasciné de leur influence sur l’identité des individus. Le regard méfiant du douanier qui avec son tampon semble dire j’accepte ton passage chez moi. Peut être à cause de mon passé j’ai une notion très vague d’appartenance, mais même dans ces terres inconnues je vois juste des gens, pas des hongrais, des bulgares, ou des serbes : des gens.

La gare centrale de Sofia inspire l’union soviétique d’emblée ! Architecture en ciment, grise, imposante, droite. Au centre d’une grand cours à plusieurs niveaux, une statue représentant une mère avec ses enfants. Mon côté geek (si ainsi veut-on dire) me fait tout de suite penser à une ville au bord de l’apocalypse en style Akira. Je divague, mais à partir d’ici c’est une vision qui me revient souvent à l’esprit sur ce voyage. C’est enfantin mais ça rajoute du goût à l’aventure : un sentiment d’évasion.


Quoi qu’il en soit dans la gare un monsieur, sans rien que je demande, m’aide à réserver mon train pour Istanbul, déposer mon sac, trouver le métro, acheter mon ticket ! Tellement de gentillesse, mais en fait non : cela me coutera 50 leva. Ce que j’accepte dans une ridicule erreur de conversion : le service m’aura coûté 25€. Je ne peux qu’espérer que cela lui sera au moins outil !

Sveta Sofia s'érige devant moi, apparemment trop erotique et payenne pour être considérée une sainte.

C’est Sveta Sofia qui m’accueille en premier au centre-ville. Encore une fois une sculpture au trait durs et rectilignes qui s’érige haute au milieu de la place. Peut-être à cause d’une image préconçue que j’ai du pays mais pour moi l’architecture inspire le communisme plein nez (ça se dit ça en français ?). En ce début de journée cependant ma priorité est de manger ! j’ai trop faim. C’est pourquoi ma première destination est le Rainbow Café dont j’ai lu quelque part et dont le nom a attiré mon attention.

Encore une chorégraphie pour le changement de garde

A partir de là je me balade comme toujours sans objectif précis. Comme t’auras compris la ville n’est pas ce qui m’excite le plus et je commence à sentir une certaine fatigue à la vue du ciment. Cela dit ce n’est pas les belles découvertes qui manquent ! A commencer pour un autre spectacle du changement de garde, qui ressemble le peu de touriste présents.

En effet Sofia n’est pas très touristique, et j’en suis franchement ravi. Je peux me balader serein dans les rues où je tombe sur un musée d’archéologie. L’un des objectifs du projet EOS est l’éducation des enfants en Colombie : en ce moment d’aller dans le musée me semble tout simplement naturel.

Je découvre ici que je suis en train de suivre en marche arrière les pas des premières civilisations européennes. Elles seraient arrivées en traversant le Bosphore depuis l’Anatolie et en suite en remontant les Balkans. Mais aussi en traversant le Caucase et en passant par la Russie. Pendant ce voyage il s’avère que je vais traverser le Bosphore et le Caucase. Moi qui aime bien trouver du merveilleux et du mystique dans n’importe quoi, je me réjouis comme si en suivant ce chemin j’allais trouver les secrets du sens de la vie et de tout ce qui existe (même si tout le monde sait que c’est 42 de toute façon).

La visite au musée me redonne l’envie de découvrir encore une ville, encore une histoire. C’est ainsi que je me prête à admirer presque tout ce qui me passe devant. Et je me laisse principalement guider par ce qui capte l’attention de mon regard. D’abord vers l’ouest, puis c’est le sud et je finis par revenir sur me pas vers l’est. Longue marche sans savoir où je vais.

L'église de Saint Nicholas

Je tombe sur une église orthodoxe, dédiée au Saint Nicholas. Je ne pense pas avoir vu un saint avec un regard aussi dur, pas dans toutes les églises visitées à Rome. Mais les gens ici semblent vraiment dévouées et c’est presque émouvant l’émotion qu’ils affichent. Dans une petite pièce certains laissent des notes dans une urne, j’imagine des prières. Je ne suis pas croyant, cela n’est jamais né dans mon esprit, mais lorsqu’on envisage de fouler, seul, les pentes enneigées des Apus on ne refuse pas une bénédiction. Je laisse donc une note pour Saint Nicholas. Peut-être qu’il l’entendra, sûrement pas, mais en fin de comptes cela ne me fait pas de mal et pendant quelques instants je peux partager l’émotion qui se respire dans cette petite pièce.

La magnifique église de Saint Alexandre

Je marche jusqu’à me retrouver devant l’église de Saint Alexandre. Belle ! J’aime sa toiture, sa symétrie. Au pied de l’église je croise un couple d’Hollandais avec qui je m’entretiens une quinzaine de minutes. Le garçon me parle des expériences de son frère au Kenya et cela a juste illuminé ma journée. Parler du vécu au Kenya, de la part de deux Hollandais, en Bulgarie. La façon dont je voyage me montre l’immensité des distances et en ce moment, avec leurs histoires, ils les ont effacées.

Ceci dit le plus beau message que j’ai entendu pendant mon bref séjour en Bulgarie m’as été donné par un jeune bulgare qui travaille dans une petite librairie. Entré pour acheter un stylo, j’en suis ressorti avec des idées et inspiré. Un jeune, quelque part timide mais avec plein d’idées et l’envie de mieux connaître les origines de sa langue. J’ai toujours apprécié, et même admiré, les gens qui étudient les langages. C’est à mon avis la base de l’être humain. Dans sa voie j’ai vu se concrétiser ce sentiment que j’apercevais depuis quelques interviews. Un espoir dans le futur à dépit de tout le mal qui semble nous harceler au jour par jour et ce message : "Je ne suis qu'un petit homme, mais les mots sont puissants, depuis l'ancienneté ils ont permis de changer l'histoire".

J'entends si souvent que nos efforts sont vains, que à notre échelle nous ne pouvons avoir d'impact et ce que j'ai vu en parlant avec toutes ces gens est une force rebelle, peut-être timide par moments mais qui se lève sans doute. Pour petites qu'elles soient nos actions, même si ce n'est qu'exprimer sa pensée, juste prononcer quelques mots, on a le pouvoir de créer un changement, de faire partie d'un changement.

Le monument à l'armée rouge

Je passe le reste de la journée à découvrir la ville sans aucun objectif, au parc de Knyazheska je vois un glorieux monument à l’armée rouge ! Je prends mon temps, j’interview d’autres gens dont un français, le premier que je rencontre depuis mon départ.

Je finis ma journée en me baladant sur ce qui me semble être la route commerciale de la ville. Juste en temps pour me chercher une bonne glace dont j’en crève d’envie depuis ce matin je ne sais pas pourquoi ! Je croise aussi le tournage d’un film ou d’un reality show, je n’ai pas tout à fait compris. Y en a qui s’amusent à filmer un participant qui essaie de récupérer un objet sur le toit d’un bus en mouvement au virage d’une place. Rien à dire c’est amusant à voir ! D’autres font des interviews pas loin mais encore une fois je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe et j’avoue je m’amuse plus à voir ceux qui galèrent sur le toit du bus.

Bon c’est l’heure d’aller chercher le Sofia Express, une ligne de train qui amène directement à Istanbul depuis Sofia et qui est un commun avec une autre ligne qui va jusqu’à Bucharest. Mais j’avoue que les 23 heures de Bucharest à Istanbul (plus le très probable retard) ne m’inspirent pas et sont la raison pour laquelle j’ai décidé de traverser la Serbie. Sur mon chemin vers la gare y a encore une fontaine qui capte mon attention et je décide de tester mes compétences de photographe : c’est-à-dire prendre quelques milliers de photos et prier qu’il y en ait une de bien !

Enfin bref, je me balade joyeux prendre mon train à la gare. Toutes les petites rencontres, la note pour Saint Nicholas, ce que j’ai appris au musée m’a mis dans une bonne humeur qui est comblée par le fait que c’est un train avec des couchettes ! Je savoure déjà une bonne nuit de sommeil et j’ai hâte de plonger dans ma couchette.


Comme tout vrai voyage qui se respecte, il te réserve des surprises à chaque tournant. Cette fois-ci la surprise est Thomas, le français que j’ai croisé au parc de Knyazheska. Je savais qu’on allait les deux à Istanbul mais je ne comptais pas partager le compartiment avec ! J’ai été ravi de croiser encore quelqu’un d’autre qui envisage le voyage lent, en train : On va partager le même parcours jusqu’à Tbilissi, il se dirigera après jusqu’en Arménie ou son amie fête son anniversaire.

Une fille canadienne, vivant en France et qui est très engagée contre le réchauffement climatique nous fait compagnie, Jade. Elle est aussi en train de voyager en train et est en route pour Istanbul pour après rentrer à Paris, toujours en train. Je peux deviner à quel point elle tient à cœur le souci climatique, son interview est intense et elle lève des très bons points. Pour moi c’est que du bonheur, j’apprends d’autant plus sur la thématique.


C’est un compartiment de 4 et notre quatrième est une Argentine qui voyage régulièrement en Europe. Je trouve extrêmement intéressant de voir quelqu’un venu de ci loin, se déplacer en train, sur un trajet si long. J’en suis également ravi! Il s’avère qu’elle a déjà gravie l’Elbrouz et pas mal d’autres montagnes. A dépit de son apparence friable elle a vécu des aventures dignes d’un aventurier. Son prochain objectif l’Aconcagua. Je trouverai toujours curieux comme les objectifs les plus proches de chez nous sont ceux qu’on relève en dernier. Parler avec elle est d’autant plus intéressant qu’elle est avocate en droit de l’homme, son point de vue sur le problème du climat est totalement différent et les dilemmes qu’elle remarque marquent encore mon esprit.

Je suis peut-être un peu simple comme garçon mais je me retrouve souvent à pendre des lèvres de mes interlocuteurs et des leurs idées.


Bon aujourd’hui je vous ai beaucoup parlé des gens que j’ai rencontré, je suppose que maintenant t’as envie d’entendre aussi ce qu’ils m’ont raconté : j’y travaille ! J’ai pas mal d’interview et j’essaie de monter cela de façon cohérente. Donc un peu de patience et je pourrai te montrer aussi tous ces petits extraits d’idées, d’opinions, des mots de tout le monde sur une problématique qui ne peut aujourd’hui laisser indifférent.


Sur ce, je te salue. On se reverra à Istanbul, à cheval entre l’Europe et l’Asie.


Alpinismement !


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